31.3.05

Petite liste bien incomplète de nos mensonges d'Etat

  • 1930-1936 : la ligne Maginot
    Où les irréductibles Gaulois, retranchés dans leur village, ne craignent pas que le Blitzkrieg leur tombe sur la tête.

  • 1962 : la guerre d'Algérie
  • Où l'on conclut la paix des braves en laissant tomber un million de Pieds-Noirs et de Harkis ("je vous ai compris" disait-il).

  • 1980-1985 : le sang contaminé
  • Où l'on se doute que l'Etat se fiche de notre santé comme d'une guigne, du moment qu'il peut continuer à nous vampiriser.

  • 1983-1985 : les écoutes de l'Élysée
  • Où l'on comprend que même si le roi est nu, il peut avoir aussi de Grandes Oreilles...

  • 1981-1996 : le cancer de Mitterrand
  • Où l'on apprend que les bulletins de santé officiels ne trompent que les naïfs qui y croient.

  • 1985 : le Rainbow Warrior
  • Où l'on nie que les Services Secrets Français aient coulé un bateau étranger, même par distraction.

  • 1986 : le nuage de Tchernobyl
  • Où l'on affirme, pour "ne pas effrayer la population d'un pays extrêmement nucléarisé", que le nuage radioactif a bien voulu s'arrêter à la frontière.

  • 2004 : la Sécurité sociale
  • Où l'on prétend qu'il existe encore un monopole français de la sécurité sociale !
     

    30.3.05

    Une réponse européenne

    Nous sommes nombreux à avoir chacun envoyé une plainte à la Commission européenne. A vrai dire, nous ne fondions pas de grands espoirs sur une telle démarche, mais qui ne risque rien n'a rien. Nous avons tous reçu la même lettre standard de réponse de la part de la "Direction générale Marché intérieur et Services". En voici le texte (en italique), accompagné des remarques d'un membre de notre forum, qui est juriste (merci à lui) :
    Vous signalez dans votre courrier que le régime français de sécurité sociale obligatoire n'est pas compatible avec le droit communautaire du fait qu'il consacre un monopole en faveur des organismes français gérant le risque maladie, contraire au régime de libre concurrence ainsi qu'aux directives communautaires en matière d'assurance. Ce monopole serait contraire à la liberté de choix du citoyen en matière d'assurance maladie.

    Permettez-moi de vous signaler que la législation communautaire concernant l'assurance directe sur l'assurance non-vie établit des dispositions concernant l'exercice des activités d'assurance privées dans le marché intérieur. Cette législation exclut de son champ d'application les assurances comprises dans un régime de sécurité sociale obligatoire . La Cour de Justice a confirmé dans plusieurs arrêts que le régime général de cette législation sur les assurances implique que les activités d'assurance gérées par des organismes de sécurité sociale ne poursuivant pas un but lucratif tombent en dehors de son champ d'application.
    Cette objection est fausse. En effet, le jugement cité (affaire C-206/98, Commission c. Belgique) précise : « (...) ces dispositions devraient être interprétées en ce sens qu'elles se réfèrent aux activités d'assurance gérées par des organismes publics de sécurité sociale ne poursuivant pas un but lucratif. » D’après le jugement cité, ce qui fait que les organismes de Sécurité Sociale soient exclus des directives, ça n’est pas le but lucratif en tant que tel (car sinon, aucune société de mutuelle ne serait concernée en France) mais c’est l’opposition entre « organisme public » et entreprise poursuivant un but « à ses propres risques », ce dernier cas étant le cas français. Les activités d'assurance de la Sécurité Sociale française ne sont pas gérées par des organismes publics de sécurité sociale ne poursuivant pas un but lucratif, elles le sont au contraire par des mutuelles de droit privé.
    Cette exclusion vise non seulement les organismes de sécurité sociale ("entreprises et institutions"), mais également les assurances et les opérations qu'ils effectuent à ce titre . Certains de ces arrêts portent sur le régime français d'assurance maladie de sécurité sociale. Dans l'affaire « Garcia » , plusieurs travailleurs indépendants contestaient aux caisses de sécurité sociale chargées de la gestion des régimes obligatoires d'assurance vieillesse, maladie, maternité, invalidité et décès le droit d'exiger le paiement des cotisations en cause. Les travailleurs faisaient valoir que le droit exclusif reconnu à ces caisses pour la gestion desdites assurances était incompatible avec les dispositions de la troisième directive assurance non-vie. La Cour, se fondant sur la jurisprudence relative à l'intangibilité des systèmes nationaux de sécurité sociale , a dit que le régime français tombe en dehors de son champ d'application. Elle a ajouté en outre que la libéralisation du marché national aurait entraîné la suppression de l'obligation d'affiliation, ce qui aurait eu pour effet de compromettre la survie de ce régime d'assurance.
    L'arrêt Garcia (affaire C-238/94 du 26 mars 1996) n’est plus d’actualité car il considère la Sécurité Sociale au sens large, c’est à dire en tant que collectivité publique et comme organisme unique, alors que l’arrêt C-206/98 cité plus haut, qui lui est postérieur (mai 2000) impose, dans l’interprétation de l'article 2 de la directive 73/239, la fameuse opposition des natures d’organismes.
    Par conséquent, il convient de préciser que ces directives ne confèrent aucun droit à se soustraire à une obligation légale d'affiliation à une mutuelle ou une assurance comprise dans les régimes nationaux de sécurité sociale.
    Il se base sur des jurisprudences ignorant la distinction entre Collectivité publique et organismes participant à la gestion d’un régime légal. La conclusion ne peut donc être acceptée. Il aurait dû dire, pour respecter l’arrêt : « sauf si ces mutuelles sont des institutions privées gérant à leurs propres risques ».
    Dans l'état actuel du droit communautaire et en l'absence d'une harmonisation, les Etats membres restent libres pour aménager leurs systèmes de sécurité sociale, y compris pour ce qui concerne l'obligation de s'affilier (voir, par exemple, l'arrêt de la Cour dans l'affaire C-18/95, Terhoeve) et pour décider comment ces risques faisant objet du régime légale [sic] doivent être couverts et par quel organisme. Par conséquent un Etat membre, en l'occurrence la France, demeure compétent pour décider d'imposer l'affiliation obligatoire au régime légal d'assurance maladie et les conditions de cette affiliation.
    L’affaire citée traite d’un conflit portant sur le montant des cotisations du régime légal des Pays-Bas, pas sur l’imposition de s’affilier. Les directives 92/49/CEE et 92/96/CEE n’y sont même pas mentionnées. L’obligation d’affiliation y est certes mentionnée, mais elle n’a pas été remise en cause par le demandeur, et ne fait partie à aucun moment de l’argumentation. On voit mal comment cet arrêt, datant du 26 janvier 1999, confirmerait l’obligation d’être affilié en France aux Caisses d’Assurance privées que sont les CPAM.
    Nous estimons qu'on ne saurait pas interpréter ces directives comme imposant aux Etats membres l'obligation d'ouvrir la gestion et la prise en charge des régimes en matière d'assurance maladie ou vieillesse faisant partie d'un régime légal de sécurité sociale obligatoire aux entreprises d'assurance privées. La question de la transposition des directives sur les assurances dans le droit français est sans incidence avec l'abondant contentieux judiciaire et administratif qui oppose certains membres des professions libérales en France à leurs caisses professionnelles à propos du caractère obligatoire ou facultatif de leur affiliation au régime légal d'assurance maladie géré par ces caisses.
    Et pour terminer l'ouverture de parapluie traditionnelle :
    Je tiens à préciser que l'interprétation faite par la Commission ou ses services de l'ordre juridique communautaire ne peut pas préjuger de l'interprétation de la Cour de Justice, qui dans le système du Traité est compétente en dernier ressort pour assurer l'interprétation du droit communautaire.
    D'après le MLPS, la Direction "marché intérieur" envoie depuis des années la même lettre-type en réponse aux plaintes qu'elle reçoit. Elle ne veut pas apparaître comme responsable de l'effondrement du système social français (qui est de toute façon assez vermoulu pour s'effondrer tout seul).
    Une autre direction de la Commission, la Direction Générale de la Concurrence, moins frileuse que la précédente, est informée de la plainte. On verra bien quel est son avis à elle sur la question.
     

    29.3.05

    La France qui tombe creuse son trou toujours plus profond !

    Etes-vous vraiment surpris de lire ceci dans la presse du jour ?

    La Tribune - édition du 29/03/05
    Les dépenses de santé vont à nouveau déraper
    La trésorerie de la Sécu accusera fin juin, selon l'Acoss, un trou de 1 milliard d'euros de plus que ce qu'espérait le gouvernement. Les dépenses maladie devraient repartir sur une croissance en hausse de 6,6 % au deuxième trimestre. Les prévisions de recettes restent atones, malgré les nouveaux prélèvements. La réforme Douste-Blazy semble mal partie.

    Libération, mardi 29 mars 2005
    Une réforme pour rien ?
    D'après les informations publiées mardi dans «La Tribune», les comptes de la sécu ne devraient pas s'arranger cette année en dépit de la vaste réforme récemment mise en place par le ministre de la santé Philippe Douste-Blazy. Selon le quotidien économique qui s'est procuré la note d'analyse semestrielle de l'Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale), la trésorerie de la sécu accusera fin juin un déficit de 5,4 milliards d'euros. Soit un trou supérieur de près d'un milliard d'euros aux prévisions du gouvernement. Selon l'Acoss, ce dérapage tient à la fois à l'atonie des recettes de la sécu et au dynamisme des dépenses maladie. «Sensible au 1er trimestre, ce décalage entre les tirages (dépenses) et les encaissements (recettes) s'aggraverait encore entre avril et juin», ajoute le journal.
     

    24.3.05

    Confusions fréquentes

    Quelques confusions que je rencontre tout le temps chez ceux qui sont perdus dans le maquis volontairement obscur du système français (rassurez-vous, il y a un an j'étais au même stade que vous).

    1) Le système de santé français en lui-même ne doit pas être confondu avec la sécurité sociale.

    Cela paraît une évidence, mais combien de fois m'a-t-on envoyé des e-mails du genre : "vous critiquez la Sécu parce que vous êtes en bonne santé, mais attendez, si vous étiez malade, vous changeriez d'avis !". Ainsi le chroniqueur social-démocrate Jean-Marc Sylvestre (bien connu sur la radio étatique nationale), quand il raconte ses trois mois passés à l'hôpital aux frontières de la mort, en arrive à faire une vibrante apologie de la Sécurité sociale ! (il ne s'est pas rendu compte qu'il existait des assureurs privés moins chers qui remboursaient mieux).

    A côté de l'hôpital public, il y a les hôpitaux privés, les cliniques et, bien que ses praticiens (conventionnés) deviennent quasiment des salariés de la sécu, il y a la médecine libérale. Le système de santé français n'est pas le meilleur du monde (il est à la merci d'une petite canicule de temps en temps), mais s'il était aussi mal en point que la sinistre Sécu, il y aurait de quoi s'inquiéter ! Heureusement qu'on n'a pas encore réussi à transformer tous les médecins en fonctionnaires, ni le serment d'Hippocrate en serment d'hypocrite !

    2) Les organismes de sécurité sociale ne sont pas limités aux "caisses" du même nom.

    Des mutuelles (par exemple MGEN, mutuelle des profs, RAM pour les non-salariés, MSA pour les agriculteurs, etc.) rendent depuis longtemps des prestations de "sécurité sociale", terme à comprendre dans le sens franco-français qui n'existe pas ailleurs, l'onction "sécurité sociale" accordée par l'Etat signifiant qu'elles bénéficiaient, au nom de la soi-disant mission de service public, du double verrou (en monopole dans leur domaine, avec des "adhérents" prisonniers : ainsi les profs sont tous à la MGEN). Outre les mutuelles et les CPAM (qui sont des mutuelles), des sociétés d'assurance ou des institutions de prévoyance peuvent rendre aussi des prestations de "sécurité sociale", au sens large, que nous allons voir ci-dessous.

    3) La sécurité sociale ne désigne pas une entreprise unique (publique ou privée), ni même une institution, mais un domaine réglementé.

    Ainsi dire "je vais écrire à la Sécurité sociale" n'a aucun sens. La caisse de sécu qui s'occupe de vous (ou de moi), salariés encore prisonniers, n'est pas une succursale d'un quelconque Mammouth étatique, c'est un organisme (parmi bien d'autres) de droit privé à but non lucratif, une véritable entreprise (dixit M. Pierre Ramon-Baldier, directeur de l'Ecole nationale de la Sécurité sociale).

    Il faut en fait distinguer deux notions différentes quand on parle de sécurité sociale :
    - le régime légal de sécurité sociale : les dispositions législatives et réglementaires qui définissent les risques sociaux ainsi que le niveau de leur couverture ;
    - les organismes autorisés à couvrir ces risques sociaux (maladie, vieillesse, accidents du travail, chômage) compris dans le régime légal de sécurité sociale : ce sont exclusivement, suite à la transposition des directives européennes, des sociétés d'assurance, des institutions de prévoyance, ou des mutuelles.

    Donc ne confondons pas le domaine et les opérateurs. Le démenti officiel de notre gouvernement socialiste de droite quant au prétendu monopole repose entièrement sur cette confusion volontaire : la sécurité sociale est obligatoire, disent-ils, donc vous devez adhérer au "monopole". Ce à quoi nous répondons : l'assurance a beau être obligatoire, nous avons la liberté de choix, le monopole n'existant plus.

    4) Le terme de mutuelle est trop souvent cantonné au sens franco-français de "mutuelles complémentaires" (c'est à dire censées être exclues du "monopole").

    Bien que les CPAM soient des mutuelles comme les autres, le gouvernement a longtemps essayé de faire croire que les directives européennes ne concernaient que les mutuelles (sous-entendu : complémentaires), alors que tous les organismes participant à la gestion d’un régime dit "légal" sont concernés. On trouve cette volonté d'induire en erreur dès la promulgation par le gouvernement socialiste de gauche de l'ordonnance no 2001-350 du 19 avril 2001 transposant les directives, voir le rapport au Président de la République. Mais le mensonge finit toujours par être découvert, au détriment du menteur.
     

    22.3.05

    Le double verrou

    J'ai retrouvé dans mes notes une réflexion de Georges Lane sur le problème de la sécu française, qui synthétise bien la question :
    Il faut distinguer :
    - la question du monopole ;
    - la question de l'obligation.

    Le monopole de la SS est une réglementation qui interdit à quiconque d'offrir des produits qui se juxtaposeraient à ceux qu'il fabrique. Claude Reichman a raison : qu'on le veuille ou non, les directives ont abrogé le monopole de la SS.

    L'obligation est une seconde réglementation qui interdit à vous et moi de demander des produits aux concurrents de l'organisation de la SS.
    Ces deux contraintes, l'une sur l'offre, l'autre sur la demande, constituaient un "double verrou". Le monopole n'existant plus, le premier verrou, celui de l'offre, est levé. Le second verrou, quant à lui, est tellement contre nature, ou plutôt de nature socialo-communiste, que le droit communautaire est muet sur ce point ! Georges continue :
    Les juges de la CJCE remplissent le vide juridique par des tours de passe passe (cf. par exemple arrêt Poucet Pistre 1994, arrêt Garcia 1996). Et, selon certains, le prétendu "droit de la SS" français s'inscrirait dans l'"exception française", serait une "matière régalienne" sur laquelle, par conséquent, les Français ne se sont jamais prononcés par un vote.
    L'obligation de SS que les esclavagistes français nous infligent depuis 1945 est en opposition avec tous les principes du droit : liberté de circulation, d'établissement et de prestations de services, liberté de choix, principes qui sont également ceux du droit communautaire. Il y a évidemment contradiction à avoir d'un côté une offre libre, et de l'autre une demande contrainte : cela n'a aucun sens ni en droit, ni en économie. L'exception française, celle du "les Français sont des veaux ! donc, tous à l'étable !", durera jusqu'à ce que les bovins autruches décident un jour de relever la tête et de se prendre en main (si je puis dire, pour des autruches)...
     

    20.3.05

    Maudits Français !

    A nouveau quelques extraits de Sacrés Français de Ted Stanger :

    Sur la presse
    Quand on découvre la presse française chez elle, on est consterné. Les médias sont respectueux, voire obséquieux à l'égard du pouvoir (dont ils reçoivent pour la plupart des subventions directes ou indirectes). Certains journaux sont manifestement corrompus et beaucoup d'une incroyable paresse...(...) Mais pourquoi la presse est-elle, comme le montrent les sondages, si peu crédible ? Les Français se souviendraient-ils que leurs journaux, payés par le gouvernement du Tsar, avaient encouragé les petits porteurs à investir dans l'Emprunt russe - avec les conséquences que l'on sait ?

    Sur le communisme
    En France, les indigènes adorent le communisme (mais pas question de le mettre en pratique chez eux). Ce marxisme de rêve fait partie de l'art de vivre traditionnel, comme un bon vieux fromage affiné à l'ancienne, ou un déjeuner branché chez les frères Costes (...). Souvenez-vous du Livre noir du communisme de Stéphane Courtois. Les lecteurs de l'Hexagone étaient choqués d'apprendre, quarante ans après le reste du monde, que Staline n'était pas un enfant de choeur.

    Sur la droite
    Quand la droite gagne, la nation frissonne (...). On parle de la droite politique comme d'un vieil oncle gâteux qui vient s'installer dans la chambre d'amis. En plus, votre droite n'a pas d'identité idéologique claire. Elle n'est ni libérale, ni réformatrice, ni moins étatiste ou portée sur la réglementation que la gauche. Selon certains politologues, c'est simplement une "anti-gauche" qui profite de temps en temps des excès de celle-ci pour faire - un peu - le ménage.

    Sur l'entreprise
    Aux yeux des Français, les sociétés du secteur privé sont, soit des oeuvres charitables dont la tâche principale est de fournir des emplois à une main-d'oeuvre peu qualifiée, soit des vaches à lait tout juste bonnes à remplir les caisses de l'Etat. Elles sont aussi des producteurs de biens et de services qui peuvent faire des bénéfices pour survivre, mais accessoirement seulement.

    Un pays d'assistés
    En France, la manne de l'Etat n'est pas limitée aux pauvres. Presque tout le monde, des plus aisés aux plus humbles, bénéficie de ces aides apparemment inépuisables : CMU, emplois-jeunes, APA, allocations familiales, pré-retraites, RMI, prime de rentrée scolaire, AGED, chèques vacances, aide personnalisée au logement, ALF, allocation parent isolé, prime pour l'emploi... J'en ai la tête qui tourne.

    La plus célèbre (on en a entendu parler jusqu'en Amérique) de ces aides, les allocations familiales, coûtent une fortune à l'Etat (...). Qu'importe si chacun s'accorde à le reconnaître depuis belle lurette, ces allocations n'ont aucune incidence sur la natalité. Elles sont tout bonnement devenues un "acquis" et s'avèrent par conséquent intouchables.

    Sur Attac
    Et si les anti-mondialistes étaient en fin de compte des nationalistes qui s'ignorent ? On peut le penser quand on voit que les économistes sont unanimes à le constater : les subventions accordées aux agriculteurs des pays riches appauvrissent considérablement les paysans des pays pauvres. (...) Le phénomène aurait-il échappé aux partisans de l'anti-mondialisation ? Sans doute puisque dans le programme d'Attac ne figure aucun appel en faveur de la réduction, même graduelle, de ces aides à l'agriculture française.

    Sur l'argent
    La société française est bien fondée, comme les autres, sur l'argent, mais il n'est pas bon de le dire. Parler argent, cela implique de recourir aux chiffres, et les chiffres, eux, ne mentent pas. Ils sont là pour rappeler aux Français qu'ils ne sont pas tous égaux. Honte à elle, la République française n'a pas atteint son idéal égalitaire !

    Sur les fonctionnaires
    La France est un pays soumis à une étrange religion qui s'appelle l'étatisme, et dont les grands prêtres sont les fonctionnaires. La fonction publique y est la première famille du pays, avec ses 5,2 millions d'actifs et ses 3,6 millions de retraités. Tout le monde en est, de près ou de loin. Et c'est peut-être pour cela que le terme de fonctionnaire, injurieux de l'autre côté de l'Atlantique, n'a pas une connotation péjorative en français.

    Sur l'Etat
    S'il existe un consensus chez les Français, c'est bien dans ce domaine : ils veulent un Etat centralisé, musclé et interventionniste. Un Etat qui leur serve de gendarme, de parent, de société d'assurances, d'employeur, d'arbitre, et j'en passe. L'Etat est censé tout faire dans ce pays, sauf laver les carreaux (...) L'Etat fort à la française possède tous les droits, même celui de se tromper.

    Sur l'emploi
    Ces Français qui, à l'inverse des Américains, privilégient une cuisine des plus variées, ne rêvent que de carrières uniformes, lisses, bien tranquilles, avec en prime l'emploi à vie, et si possible l'Etat comme patron. S'imposer à la force du poignet serait faire preuve d'un manque de solidarité, comme le disait amèrement Françoise Sagan : "En France, on ne supporte pas le succès".
     

    17.3.05

    Vous parlez d'un scandale !

    Très déçue par la couverture de l'Express de cette semaine : "50 millions d'euros détournés - le scandale qui éclabousse la droite et la gauche". Je croyais qu'il s'agissait de la SS, car ces 50 millions me rappelaient justement un comité Théodule créé l'an dernier pour écluser ce montant... Mais non, c'est juste une histoire classique de passation de marchés au bénéfice des politichiens.

    En somme, le racket social des salariés opéré par la SS trouve un parallèle dans le racket politique des entreprises au profit des partis, c'est à dire au bénéfice de ces politiciens sans vergogne qui nous parlent à longueur de journée de justice sociale et de solidarité... Il y a de fortes chances que les Français, tant salariés qu'entrepreneurs, se soucieront peu de ce nouveau "scandale", tellement ils sont habitués à être volés par la pompe aspirante de la clique de l'élite de droite ou de gauche qui nous gouverne...

    En revanche, dès qu'ils entendent "Bolkestein", ils crient tous au scandale, et tremblent pour leur petit emploi / leur petite entreprise, car ils savent qu'avec l'ouverture à la concurrence ils vont devoir être meilleurs ! Tandis que le scandale du racket politique, ça montre seulement qu'on est mauvais, ce qu'on savait déjà depuis longtemps...
     

    16.3.05

    Maudits Américains !

    Aujourd'hui, on va dire du mal des Américains...

    Que vaut-il mieux : que ce soit une organisation soviétique mammouthesque qui prenne vos sous sous le prétexte de vous assurer (comme en France), ou que ce soit votre employeur qui fasse la même chose (comme souvent aux Etats-Unis) ? Ni l'un ni l'autre !

    Le fait que ce soit l'entreprise qui paye l'assurance maladie de ses employés est anti-libéral : on prive l'employé de sa responsabilité. Le résultat ne se fait pas attendre : l'employeur prétend dicter à l'employé ses choix de vie au travail, comme en dehors du travail ! C'est moi qui paye pour ta santé, alors tu as intérêt à ne pas me ruiner. Bref, il fait la police dans son entreprise, comme peut le faire la sinistre Sécu en France sur une échelle bien plus grande.
    Weyco fires 4 employees for refusing smoking test
    January 24, 2005, 2:53 PM

    LANSING, Mich. (AP) -- Four employees of Okemos-based health benefits administrator Weyco Inc. have been fired for refusing to take a test that would determine whether they smoke cigarettes.

    The company instituted a policy on Jan. 1 that makes it a firing offense to smoke -- even if done after business hours or at home, the Lansing State Journal reported Monday.

    Weyco founder Howard Weyers said previously that he instituted the tough anti-smoking rule to shield his company from high health care costs.

    "I don't want to pay for the results of smoking," he said.

    The anti-smoking rule led one employee to quit work before the policy went into place. Since Jan. 1, four more people were shown the door when they balked at the anti-smoking test.

    "They were terminated at that point," said Chief Financial Officer Gary Climes.

    Even so, Weyco said, the policy has been successful. Climes estimated that about 18 to 20 of the company's 200 employers were smokers when the policy was announced in 2003.

    Of those, as many as 14 quit smoking before the policy went into place. Weyco offered them smoking cessation help, Climes said.

    "That is absolutely a victory," Climes said.
     

    15.3.05

    De l'Etat comme extension du domaine de la lutte sociale

    Ce n'est pas le capitalisme qui peut faire disparaître la richesse et le bien-être social, mais bien l'étatisme. En effet, le capitalisme construit, tandis que l'étatisme détruit. Merci à Georges Lane d'avoir rappelé sur la Page libérale et dans le Québecois libre cette citation prémonitoire de l'économiste italien Vilfredo Pareto :
    « (...) le socialisme triomphera sous la forme du socialisme d'État. La bourgeoisie, au lieu de s'opposer aux progrès de ce dernier, le favorise autant qu'il est en son pouvoir. Chacun tâche de happer un morceau du budget, les citoyens ne voient dans les administrations de l'État, des provinces et des communes que des instruments pour se dépouiller les uns les autres. Quelqu'un voudrait-il s'en abstenir qu'il ne pourrait pas. Toutes les fois que les citoyens se sont réunis dans le simple but de résister à une spoliation dont ils étaient les victimes, ils ont échoué. Quand, au contraire, ils se réunissent pour obtenir leur part du gâteau, le succès couronne assez généralement leurs efforts. C'est la fable du chien qui portait le dîner de son maître. (...) Tant que subsistera le sentiment qui porte les hommes à s'entre dépouiller au moyen des administrations publiques, les budgets augmenteront, jusqu'à ce qu'enfin, ils produisent la ruine des peuples et qu'un gros dogue prenne la place de cette meute affamée. Il mangera pour quatre, mais il pourra encore y avoir économie, s'il empêche de dévorer ceux qui mangeaient pour huit.

    En tout cas, étant donné l'état actuel des choses, je ne crois pas que les progrès du socialisme d'État puissent s'arrêter. Si vous relisez Taine, vous serez frappé de l'analogie entre l'état d'esprit des classes dirigeantes, à la fin du XVIIIè siècle, et leur état d'esprit présent. Ces classes sont en train de se suicider maintenant comme elles se suicidèrent alors. C'est une immense veulerie de gens qui savent, à n'en point douter, qu'on veut les dépouiller et qui, au lieu de résister, chantent les louanges de la "solidarité", de la "morale sociale", qui est à proprement parler l'injustice et l'iniquité. Tous ces beaux discours ne les empêchent pas, d'ailleurs, de donner le mauvais exemple et de tâcher de spolier ceux qui, un jour, les spolieront à leur tour. »
    Pareto écrivait cela en 1899, aujourd'hui rien n'a changé !

    A côté de cela, on doit sourire quand on lit un grand entrepreneur français, dont l'entreprise qui porte son nom a grassement vécu de la manne étatique (Olivier "citizen" Dassault dans Valeurs Actuelles), fulminer (à juste titre il faut le reconnaître) contre l'inertie de ses compagnons politiques :
    Non seulement la France détient le record de la pression fiscale et sociale sur les entreprises, mais elle cumule toutes les catégories d'impôts et de cotisations sur les particuliers, locaux et nationaux, sur le revenu, les plus values et le capital. Et ce, la plupart du temps, avec effet rétroactif. Si jamais les entreprises réussissent, malgré cela, à faire des bénéfices, des voix s'élèvent pour réclamer de nouveaux prélèvements afin de les punir de leur insolent succès…
    L'école est à l'image de la société. Elle a cessé de glorifier ses bons élèves en supprimant la distribution des prix et prétendument pour ne pas aiguiser les jalousies. De même que l'Etat a gonflé et multiplié les impôts pour niveler par le bas les réussites sociales. Résultat, les déficits se creusent et les premiers de la classe s'en vont!
    Etrange cécité : il condamne les prélèvements, mais se garde bien de mettre en cause la "solidarité" et la "justice sociale" évoquées par Pareto, qui en sont l'autre face. Encore moins la sécurité a-sociale qui est la cause principale des maux du pays...

    14.3.05

    La liste noire des caisses dans le rouge

    L'Expansion du mois de mars 2005 publie la liste noire des caisses qui creusent le déficit (il faut la version papier du journal pour obtenir la liste exacte) et Quittons la Sécu commente l'article.

    Finalement, peu importe de savoir si à Montpellier on est meilleur qu'à Paris parce qu'on y creuse moins le Trou. L'intérêt de l'article tient à ce qu'il explique quel monstre contre nature est la Sécu : les caisses sont des organismes de droit privé (ce qui les soumet ipso facto à la réglementation européenne transcrite en droit français) mais tout se passe comme si on était dans une espèce de fonction publique la plus ringarde et la plus rétrograde qu'on puisse imaginer (merci aux syndicats) :
    Les 100 000 employés de la Sécu sont des salariés de droit privé, mais ils ont une convention collective protectrice qui leur garantit un emploi à vie, un avancement à l'ancienneté, sans incitation à davantage de performance. Des décennies de bras de fer sociaux avec les syndicats ont aussi parfois obligé les directeurs à mettre de l'eau dans leur vin ou à apprendre à gérer les sureffectifs hérités des années 70. « Je suis obligé de faire avec le personnel en place, confirme le directeur d'une caisse du centre de la France. Si je pouvais choisir, je serais plus productif et je gagnerais des places chaque année dans les classements. Mais, à la Sécu, on ne vire pas... » Il se chuchote dans les caisses une « règle des trois tiers », qui vaudrait pour les agents comme pour les directeurs. Un tiers de bons, un tiers de moyens et un tiers de démotivés.
    Comme aurait dit Coluche, à la Sécu, on ne risque pas de voler la pendule, il y a deux tiers des employés qui passent leur temps à la surveiller (quand ils sont là) ! On comprend que la mise en concurrence de la Sécu avec les assurances privées, inéluctable (bien que pour le moment tout soit fait pour l'empêcher), puisse être mortelle pour des caisses aussi gangrenées par le bureaucratisme fonctionnariste à la française.

    Heureusement le dégraissage est possible :
    Comme dans de nombreuses administrations, les vagues de départs à la retraite programmés ces prochaines années devraient permettre de repenser totalement l'organisation du travail au sein des caisses. D'ici à 2014, la moitié des effectifs vont partir.
    Reste à savoir si la Sécu aura survécu d'ici à 2014...

    N'oubliez pas de signer la plainte ! (si vous ne l'avez déjà fait)
     

    10.3.05

    Syndicats et politiciens voleurs

    Coinçée dans les transports en commun à cause des grèves, j'ai eu le temps de lire le "20 minutes" de ce jour (une feuille de chou moins bien que les grands quotidiens, mais elle tache moins les doigts et elle est gratuite).

    En bonne place, un article intitulé "une révolte au nom du pouvoir d'achat", avec une photo en couleurs de nos camarades manifestants et de leurs calicots. Le rouge et le blanc dominent. Photo banale, me direz-vous, de la contestation syndiquée dans la ripoublique fromagère...

    Mais une banderole un peu particulière a attiré mon attention : dix mètres de long, tendue en travers de la rue, à bonne hauteur, entre deux arbres ou deux réverbères, on ne peut pas la manquer (et le photographe ne l'a pas ratée). Elle porte l'inscription suivante :
    Mairie XI
    La municipalité du 11ème arrondissement
    soutient la manifestation pour le pouvoir d'achat,
    pour l'emploi et contre la remise en cause de la RTT.


    Si vous n'êtes pas libéral, vous n'y verrez aucun mal. Si vous l'êtes, vous vous étonnerez sans doute que la mairie de Paris (qui j'espère ne sera jamais ville olympique) détourne l'argent des contribuables à des fins politiques et/ou syndicales. Il est vrai que c'est plus facile - et plus payant électoralement - que de garder propres les trottoirs et les rues de la Capitale des Crottes de Chien...

    Je disserterai même pas sur le slogan lui-même, qui énonce une absurdité collectiviste extrêmement banale ("on veut plus d'argent et moins de travail", le beurre et l'argent du beurre et le sourire du contribuable).

    Et tiens, la voilà ma vengeance :
     

    Gardons nos privilèges !

    Aujourd'hui les privilégiés du système manifestent partout dans le Royaume pays pour rendre la vie impossible au Tiers-Etat à ceux qui travaillent.

    Dites, Messire du Saint Syndicat de la Grève Sacrée, c'est bientôt, la nuit du 4 août ?
     

    8.3.05

    De la Chine au palais Bourbon...

    Trouvé sur http://questions.assemblee-nationale.fr :
    Question N° : 58075
    de M. Tian Dominique (Union pour un Mouvement Populaire - Bouches-du-Rhône)
    Ministère interrogé : solidarités, santé et famille
    Ministère attributaire : solidarités, santé et famille
    Question publiée au JO le : 15/02/2005 page : 1578

    Rubrique : sécurité sociale
    Tête d'analyse : caisses
    Analyse : dirigeants. voyage en Chine. bilan

    Texte de la QUESTION :
    M. Dominique Tian souhaite appeler l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille sur le déplacement des dirigeants de caisses d'assurance maladie en Chine. En septembre dernier, un article de presse a fait état du séjour de 180 dirigeants français de caisses d'assurance maladie pour participer à l'assemblée générale de l'association internationale de sécurité sociale qui s'est tenue du 12 au 18 septembre 2004 à Pékin. Le coût de ce déplacement serait de 700 000 euros, d'après la presse, financé par la sécurité sociale. Compte tenu des difficultés financières rencontrées par l'assurance maladie, il lui est demandé, dans le cas où cette information s'avère être exacte, s'il pense que ce type de déplacement est utile à une meilleure gestion de l'assurance maladie.

    Texte de la REPONSE :
    pas encore de réponse.
    Comme je suis d'humeur badine aujourd'hui, je ferais bien une réponse à la place du ministre :
    Ecoutez, Mr le Député... On ne va pas... chinoiser pour quelques malheureuses centaines de milliers d'€ consacrés au rayonnement de la France et de son système inégalé de SS que tout le monde nous envie, même les Chinois ! Songez que grâce aux idées de prélèvements dont nous sommes porteurs, ils vont pouvoir enfin mettre en place cette extorsion justice sociale que même le communisme n'avait pu instaurer ! C'est un petit pas pour nous, mais un grand bond en avant pour les Chinois !

    Et puis, je voudrais vous rassurer... Les 180 dirigeants français qui ont fait le voyage en Chine nous sont revenus en excellente santé. Ils ont été vaccinés au départ de Paris, de façon à ne pas ramener de là-bas (ni de l'escale à Singapour) le virus du libéralisme... Comme vous le voyez, le principe de précaution a été respecté !
     

    7.3.05

    Le Cri du contribuable n°2

    Un peu de pub pour cet excellent magazine (trimestriel, 3,50€, 68 pages, chez tous les marchands de journaux).



    Le n°2 continue vaillamment sur la lancée du n°1. On y trouvera un article prémonitoire sur Gaymard, jugé "lisse et fuyant" (et en effet, il a fini par fuir pour de bon). J'ai lu moi aussi son livre la route des Chapieux (non, pas des chats pieux) : il est tout à fait impossible pour le lecteur de connaître ses idées (sauf si on appelle "idée" le chirakisme dévot) ! Au cours de son rapide passage il n'aura même pas eu le temps de creuser davantage les déficits, comme tous ses prédécesseurs. Mais il reste encore député...

    Le dossier spécial nous parle des privilégiés de notre régime : les fonctionnaires qui vivent de la "ponction publique". Trop nombreux, avec un statut et une retraite qui feraient rêver les salariés du privé (saviez-vous que Fabius et Juppé sont déjà de jeunes retraités, payés par nous tous ?), ne parlons pas de leurs emplois fictifs "détachés" qui leur permettent d'investir le Parlement, de leurs voitures de fonction, etc. On ne sait même pas exactement combien il y a de fonctionnaires, faute de liste exhaustive tenue par notre noblesse d'Etat (mais ça doit dépasser largement celle du Bottin Mondain)...



    Quant à EDF ou la SNCF, elles assurent leurs clients, cochons de payants, tout juste bons à renflouer les caisses et à éponger les dettes, de leur plus parfait mépris. On le savait, mais ça se confirme avec la lecture du Cri.

    La revue s'articule en gros sur deux axes : d'un côté, la pompe à Phynances qui fonctionne très bien, pour le malheur du pays ; et de l'autre toutes les façons de dilapider l'argent du racket : emplois bidons, Cradexpo, retraites d'EDF-GDF, forum des Halles, pont du Gard, associations inutiles grassement subventionnées, réceptions somptueuses à l'UMP (5 millions d'€)... Les municipalités ne sont pas épargnées : folle gabegie à Lille, flambée fiscale à Lyon... Ce n'est pas l'imagination qui manque à nos gouvernants, grands argentiers ou petits potentats. A côté de ça, Gaymard est un apprenti qui aura à peine eu le temps de faire ses classes.

    On a droit à seulement une petite page sur la sinistre SS, au sujet des cartes Vitales en surnombre et des fraudes qui en découlent. Bon, la Sécu mériterait un dossier à elle toute seule (si le Cri donne la parole à Claude Reichman, une page ne suffira pas !). On sait bien que la Sécu est un modèle irréprochable de gestion (para-)étatique, c'est évident, plus qu'évident, même !

    Comment le Cri du contribuable parvient-il, avec seulement 68 pages, moins mornes et plus accessibles qu'un rapport de la Cour des Comptes, à synthétiser l'actualité tourbillonnante du Vol étatique ? Parions que les prochains numéros devront passer à 100 ou 150 pages ! Sauf si les voleurs s'arrêtaient entretemps de voler, hypothèse très peu probable...
     

    4.3.05

    Conseils à un(e) jeune qui veut devenir riche

    La France n'est pas un pays où tu pourras devenir riche dans les dix prochaines années, quel que soit le parti au pouvoir, sauf à être héritier, « parrainé », ou avoir beaucoup de chance. Il y a des exemples de réussite financière dans l'hexagone, et il y en aura toujours, mais ils sont trop rares. La réussite financière est mal vue en France. Très mal vue. Les Français détestent l'argent et ceux qui en gagnent, et la classe politique les suit aveuglément. Nous sommes un peuple qui adule les losers et qui rejette les winners sauf s'ils sont footballeurs et qu'ils vivent à l'étranger. Je crois que nous sommes fondamentalement le seul vrai pays socialiste au monde, peut-être un des derniers avec Cuba maintenant que la Chine est devenue capitaliste. Pas de pauvres. Pas de nouveaux riches. Juste une énorme classe moyenne. Bonjour tristesse et adieu richesse !

    D'un côté c'est bien de faire jouer la solidarité sociale pour aider les plus démunis, mais de l'autre, à force de décourager les gens qui ont envie de gagner de l'argent, on assiste à une fuite de fortunes, mais aussi de talents et de cerveaux. Et un pays même socialiste ou communiste ne peut pas survivre sans produire de la richesse et sans engendrer des riches. Cuba est en faillite, l'URSS s'est écroulée et la Chine est devenue capitaliste. Il n'y a plus que nous pour défendre le socialisme. Pour devenir riche la France n'est vraiment pas le bon endroit.

    Extrait de l'excellent livre de Marc Fiorentino : Tu seras un homme riche, mon fils ! (non, ce n'est pas un livre macho, malgré les apparences, les dernières pages rattrapent le coup).
     

    3.3.05

    L'Europe est-elle soluble dans le déficit ?

    L'Europe ressemble décidément à une classe dans une école des quartiers mal famés (les technocrates disent "ZEP"), dans laquelle deux sauvageons, arrogants, fainéants et assez voyous sur les bords, (leurs noms : France et Allemagne), profitant de la faiblesse de l'instituteur (pardon, du professeur des Ecoles), font la loi, perturbent tout le temps la classe et empêchent les autres élèves de travailler.

    Voici le mauvais élève français dans toute sa splendeur :
    Les Echos, 2 mars 2005 :
    La dette publique dérape et bat de nouveaux records. A 1.066 milliards d'euros fin 2004, la dette publique représente 17.000 euros par Français.

    TF1, 2 mars 2005 :
    En 2004, la France a, pour la troisième année consécutive dépassé la limite de 3% du PIB de déficit public tolérée par le Pacte de stabilité et de croissance, selon les données transmises mardi à la Commission européenne par l'Insee. Il avait été de 3,2% en 2002 et 4,2% en 2003. En 2004, il s’établit à 3,7%. Jusqu'à présent, le gouvernement tablait sur un déficit de 3,6%.

    Par ailleurs, dévoile l'Insee, la dette publique de la France a fortement augmenté en 2004 pour atteindre 65,6% du PIB, après 63,9% en 2003, très au-dessus du seuil de 60% imposé par les critères européens de Maastricht.
    Et voici le maître d'école, plutôt désorienté face à ces délinquants qui se moquent ouvertement de lui :
    Le Figaro, 02 mars 2005 :

    UNION EUROPÉENNE : José Manuel Barroso, prisonnier du couple franco-allemand

    Après cent jours de fonction, José Manuel Barroso, le président «caméléon», qui plaisait tant à Londres, se laisse déjà avaler par le couple franco-allemand. On le disait têtu, autoritaire, ultralibéral, prêt à défendre les petits pays contre les grands, à guerroyer contre Paris et Berlin pour imposer ses réformes. Mais depuis trois mois, c'est le contraire qui se passe. Voilà le chef de l'exécutif européen terrorisé par la moindre remontrance de Chirac ou Schröder (...)

    Face à une Commission si peu dynamique les Etats membres se frottent les mains. «Ils sont contents, mais ils ont tort», soupire un vieux diplomate. «Face à un couple franco-allemand en perte de vitesse totale, qui n'a aucune initiative, aucune idée pour relancer l'Europe, ni sur le plan économique, ni sur le plan politique, la Commission doit jouer son rôle de moteur que lui confèrent les traités. Sinon, c'est la mort de l'Europe.» Dans son vaste bureau panoramique, José Manuel Barroso a le temps de méditer cette phrase. Avant la fin de son mandat, il lui reste encore 1 725 jours de travail.
    Pas forcément bon augure pour nous, qui invoquons la législation européenne, transcrite en droit national, pour contrer l'évidente mauvaise volonté française ! Heureusement Barroso a encore largement le temps de se secouer et d'enterrer Chirac et Schröder...
     

    2.3.05

    "Sacrés Français" et maudite Sécu !

    Je vous recommande un livre distrayant et facile à lire : Sacrés Français de Ted Stanger, un journaliste américain qui a longtemps vécu en France (le livre n'est pas une traduction, il a été écrit directement en français). L'auteur y décrit les Français tels qu'il les voit, avec toutes leurs qualités et leurs défauts. Il fournit un petit dictionnaire, avec entre autres sa définition à lui de la Sécu :
    Sécu : vache sacrée de la protection sociale française. Grâce à la générosité de la Sécu, il n'existe plus en France un seul malade qui s'ignore. Cette assurance marche aussi bien qu'une Mercedes - mais au prix d'une Rolls-Royce. Car la Sécu est excessivement généreuse ! Les malades, imaginaires ou pas, ont le droit de voir autant de médecins qu'ils le désirent. A-t-on droit à une consultation médicale remboursée pour un coup de blues, par exemple ? Oui, répond la Sécu. L'augmentation vertigineuse des prescriptions de Valium, Lexomil et autres Prozac, (la France est le pays qui consomme le plus de calmants et d'antidépresseurs au monde), censés aider vos concitoyens à affronter une autre mortelle journée, semble en attester. Grâce à la Sécu, les Français aiment leur toubib : en moyenne, 17 visites par an, contre 2,8 aux USA. D'où des déficits en permanence, qu'on appelle poétiquement des "trous".
    Le bon côté apparent des choses, la prétendue "générosité" (toute relative, car la Sécu est en fait une très mauvaise assurance), doit évidemment être mis en balance avec le gigantesque racket social qui l'alimente !

    1.3.05

    Encore un médecin qui quitte la sécu !

    Ils sont un certain nombre à l'avoir fait, ainsi les médias ont mentionné en 2004 le cas du docteur Faustin. Voici une nouvelle défection citée par la Gazette du Val d'Oise du 16 février 2005 (il s'agit d'un extrait d'un article complet sur la fin du monopole, à lire sur Quittons la sécu ou chez Claude Reichman) :
    Le médecin qui a décidé de quitter la sécurité sociale

    Bruno G., médecin à Paris, a décidé de quitter la Sécurité sociale. Il s'en explique pour La Gazette.

    La Gazette : Pourquoi avez-vous décidé de quitter la sécu ?

    Bruno G. : Il y en avait ras le bol de la malhonnêteté, de la tyrannie monopolistique de la Sécu. J'ai décidé de tenter le coup. J'ai contacté la CPAM en les informant que je comptais quitter la sécu. Le 6 janvier, j'ai reçu une réponse de sa part, m'informant qu'ils en avaient pris bonne note et qu'ils me demandaient de retourner ma carte Vitale. C'est tout, sans autre commentaire, sans l'ombre d'une discussion. Ça c'est énorme ! J'attends la réponse de l'URSSAF que j'ai contactée aussi, mais il va lui être difficile de me demander de payer quoi que ce soit quand la CPAM m'a retiré ma carte...

    Vous vous êtes assuré ailleurs ?

    J'ai contacté une société d'assurances belge. A 47 ans, il m'est demandé de payer 3000 euros par an, soit 250 euros par mois, ce qui est largement inférieur à ce qui m'était prélevé auparavant, avec la CSG et la CRDS. A ce prix, j'ai la couverture maximale, à 100% des frais réels. Jamais la sécu ne m'offrira le même service. Et je sais de quoi je parle !

    Et pour la retraite ?

    Je compte faire de même avec la retraite et quitter la CARME, la Caisse des médecins, le plus tôt possible. Je pense que la solution consiste, pour les retraites, à mélanger la répartition et la capitalisation. comme ça les risques de faillite seront amoindris. En tous cas, je pense que seule la libre concurrence fera que la sécu sera plus performante. Et seule l'Europe le permettra...

    A la clé : plus de liberté, et surtout un coût bien inférieur.